Pour La Dignité de la Femme

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Un rapport s'inquiète de l'hypersexualisation des enfants

Un rapport s'inquiète de l’hypersexualisation des enfants


LEMONDE.FR avec AFP | 05.03.12 | 09h07   •  Mis à jour le 05.03.12 | 10h09

L'"hypersexualisation" des enfants est un phénomène encore marginal en France mais qui inquiète les parents. Voilà les conclusions d'un rapport de la sénatrice UMP Chantal Jouanno, qui propose une série de mesures, comme l'interdiction de la promotion d'images sexualisées des enfants.
Dans ce rapport, remis lundi 5 mars au ministère des solidarités, l'ancienne ministre des sports parle d'un "phénomène de plus en plus présent". L'"hypersexualisation" des enfants, et notamment des fillettes, renvoie "à la sexualisation de leurs expressions, postures ou codes vestimentaires, jugés trop précoces", explique le rapport de Chantal Jouanno, chargée par la ministre Roselyne Bachelot de réfléchir au phénomène et aux moyens de l'endiguer.

"CONDUITES À RISQUE"

A l'origine de cette mission : la parution de photos dans le magazine Vogue français de décembre 2010 mettant en scène une petite fille dans des tenues et postures suggestives dérangeantes, qui ont surtout fait scandale... aux Etats-Unis. "La vague de l'hypersexualisation n'a pas encore massivement touché nos enfants", constate Mme Jouanno. Pour autant, "les parents sont légitimement inquiets", estime-t-elle, soulignant par exemple que l'"hypersexualisation participe au développement de conduites à risque", notamment à l'anorexie prépubère.

Si tout le monde en France s'accorde à condamner le phénomène, "le consensus est fragile" et "susceptible de craquer", explique Chantal Jouanno. En effet, "la société dans son ensemble est hypersexualisée, dès le plus jeune âge on voit apparaître des stéréotypes très clivés garçons-filles, et il y a une puissance du marketing colossale pour rompre la barrière des âges et inciter à adopter des comportements d'adolescents", poursuit-elle. Elle fait donc une série de recommandations, et suggère par exemple d'interdire qu'un enfant puisse être l'égérie d'une marque avant l'âge de 16 ans. "Symboliquement, je propose aussi d'interdire les concours de mini-miss", dit-elle.

>> Lire : Un concours de mini-miss devant la justice

La rapport suggère encore la mise en place d'une "charte de l'enfant", qui traduise les principes de l'intérêt supérieur de l'enfant dans l'éducation, la consommation ou les médias. Il propose aussi de s'inspirer d'un dispositif mis en place au Royaume-Uni qui consiste à élaborer une charte qui serait signée entre les pouvoirs publics et les acteurs économiques et recommanderait les caractéristiques de produits destinés aux enfants. Par exemple, au Royaume-Uni, le document préconise que les coupes des vêtements soient adaptées et demande de renoncer aux soutien-gorges ampliformes. Chaque citoyen peut en outre signaler sur un site Internet les produits qu'il juge inappropriés.



05/03/2012
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